Dans le mazet contemplation, la pièce est volontairement laissée moins programmée, plus libre pour l’usager. Nous l’avons appelé ainsi, car nous avons découvert ce mazet vide, sans toit, faisant face à une vue magnifique. Nous n’avons pas voulu dénaturer ce lieu dont la beauté résidait dans son état de ruine. Notre travail d’architectes a été de révéler ce lieu. Ainsi, l’accès au mazet a été travaillé afin d’être plus facile, le sol a été nettoyé, et deux éléments ajoutés : un tabouret de chêne et un tapis. Ce dernier a été réalisé aux dimensions du corps humain dans le but de permettre de s’allonger ou de permettre la pratique de yoga, méditation...
Il s’agit d’un projet total mené de A à Z par les mains de deux étudiantes en école d’architecture : territoire agricole dans la Drôme, pays de lavandes, avec une terre pauvre et caillouteuse. Le site où ce projet est implanté se trouve à l’orée d’une forêt, à l’écart de toute habitation. Sept mazets sont présents sur le site, dispersés dans la forêt. Chacun dispose d’une forme simple : un carré en plan et une toiture monopente. À notre arrivée sur le site, ils sont abandonnés, certains ont le toit écroulé. Ils auraient été construits à des fins d’ermitage ou de retraite spirituelle. Disposant d’un existant sur le terrain, nous avons choisi d’utiliser les mazets en ruine dans la forêt et de faire projet autour.
Notre parti pris fut de fabriquer un habitat fragmenté, nous avons alors étudié comment introduire l’environnement au-delà d’un simple paysage, en s’intéressant au modèle landais de l’airial où chaque pièce est associée à une fonction dans un terrain non fermé. Il faut donc imaginer chacun de nos mazets comme une pièce monofonctionnelle, les circulations se faisant dans la forêt.
À travers ce projet, nous avons réellement pris conscience de la place qu’a pris le confort mis à disposition (et pas forcément nécessaire) dans une grande partie des habitations de notre pays. Notre recherche peut paraître extrême, cependant nous pensons qu’il est possible de vivre ‘bien’ autrement.